Texte : Fanny Suteau – D’ici 2025, la Ville de Lyon prévoit de piétonniser la rue de la République et de l’aménager avec du mobilier d’aire d’autoroute. Dans un courrier adressé à la mairie de Lyon, 17 associations de riverains et de commerçants affirment leur opposition à ce projet.
Toujours de belles trouvailles chez les écologistes. Quoi de mieux que de piétonniser la célèbre rue de la République, où les bus circulent, pour compliquer la circulation dans le centre-ville et sur les quais de Saône ? Commerçants, riverains, associations et fédérations se mobilisent et s’opposent à ce projet mais peinent à se faire entendre si l’on en croit les retours de la dernière réunion à la Métropole.
Dans le cadre « de l’apaisement » du centre de Lyon intitulé « Presqu’île à Vivre », la mairie écologiste continue de justifier sa mesure en s’appuyant sur une consultation auprès des Lyonnais, débuté depuis le mois de juin 2022. « Les Lyonnais sont à plus de 60% favorables à ce que l’ensemble de la rue de la République devienne piétonne », comme le prévoit le scénario B, affirme Grégory Doucet.
En Presqu’île, 174 000 déplacements quotidiens sont effectués en transport en commun. Malgré tout, les bus ne circuleront plus rue de la République. La solution des écologistes : dévier les transports en commun et les cyclistes par la rue Grenette qui sera dorénavant fermée à la circulation automobile.
C’est pourtant un axe majeur pour permettre aux riverains de traverser la Presqu’île, entre Bellecour et l’Hôtel de Ville. De plus, le déport des lignes de bus sur les quais de Saône ne peut qu’aggraver davantage les conditions de circulation dans ce secteur où la circulation des automobiles ne se fait plus que sur une voie.
17 associations de riverains et commerçants écrivent à la Mairie de Lyon
Début février, 17 associations ont tenu à écrire à la Métropole ainsi qu’à la Mairie de Lyon. « Quelques 60% de 3000 participants ne permet pas aujourd’hui d’établir un plébiscite sur un projet qui impactera des milliers de Lyonnais quotidiennement ». Elles soulignent le fait que les habitants et les commerçants de la Presqu’île sont sous-représentés dans cette étude.
Les associations appréhendent la fermeture de la rue Grenette à la circulation automobile qui couperait le dernier accès Saône/Rhône du Nord de la Presqu’île et entrainerait de sérieuses complications pour les déplacements. Elles redoutent la mise en danger de l’équilibre entre riverains, commerces indépendants, enseignes et entreprises.
« Durant la phase de concertation, nos nombreuses questions sur les enjeux ainsi que nos courriers sont actuellement restés sans réponse », peut-on lire dans leur courrier. Les associations espèrent se faire entendre et se disent favorables au scénario A qui présente moins de changements pour les riverains, commerçants et habitants de la Presqu’île que le scénario B.
Sur leur flyer, elles indiquent être « favorables à la diminution de la voiture, nous souhaitons l’apaisement de la Presqu’île mais ces évolutions urbaines ne doivent pas être au prix d’une dégradation des mobilités et des conditions de déplacements au cœur de la ville de Lyon et de la Métropole ».
Deux pétitions contre la piétonisation de la Presqu’île
Antoine Nanterme a lancé début janvier une pétition pour dire « Non à la piétonisation complète de la rue de la Ré et à la fermeture de la rue Grenette à la circulation automobile ». Ce dernier espère ainsi mettre fin à l’aggravation des conditions de circulation et stopper les dépenses publiques inutiles de la ville. Il s’interroge sur la mise en place d’un tel projet. « J’ai beau regarder le projet dans tous les sens, je ne comprends pas comment les bus vont circuler », s’inquiète l’avocat.
« Le projet participatif est biaisé puisqu’on ne nous a pas proposé d’autres alternatives. Demandons une vraie concertation », indique Antoine Nanterme. « La rue Grenette n’est pas large, les quais de Saône sont déjà très embouteillés, les temps de trajet vont être considérablement rallongés et les horaires seront intenables ».
Une seconde pétition a aussi été lancée par Jean-François Bailly, commerçant de la Presqu’île, intitulée « Non à l’interdiction de la rue Grenette aux voitures ». Pour ce dernier, ce projet « portera atteinte à la mobilité des visiteurs, travailleurs et riverains qui empruntent ces parcours de transport en commun très utiles et complémentaires de la ligne métro A ».
Grâce à cette mobilisation, commerçants et riverains espèrent encore faire entendre leurs préoccupations et souhaitent que ce projet soit abandonné par la Métropole de Lyon…
LES PÉTITIONS
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Très bonne décision que la rue de la république réservée aux piétons. C’est même très bon pour le commerce.
Ah ces bobos quand on s’attaque à leurs privileges ils voient rouges (comme les aristos il y a 200 ans).
En plus quand le bobo est aussi un aristo il ne décolère pas .
Vos photos montrent très bien les voitures haut de gamme qui encombrent les rues Grosse Mercedes, grosse lexus…..sans doute quelques petites Smart……
Je suis pour la rue de la république réservée aux piétons. La rue Victor Hugo est piétonne, qui s’en émeut ? Personne, tout le monde en profite. La place Bellecour est piétonne, les berges du Rhône ne sont plus un parking et on en profite tous, pas seulement quelques privilégiés.
On devrait aussi avoir une large zone en trafic limité. La mairie ne va pas assez loin. On veut plus de zones piétonnes et apaisées.
Des zones piétionnes et apaisées… ça existe, ça s’appelle la campagne, la montagne…