Texte : Odile Mattei – Il habite sur les bords du lac de Neuchâtel en Suisse. Tout a débuté lors du déjeuner en 2009 à l’Auberge du Pont de Collonges pour fêter l’obtention du certificat de cuisinier de son fils Florian dont le rêve était de déguster les plats du « pape de la cuisine française ». Un déjeuner inoubliable, riche en émotion. Début de l’histoire d’amour. Dossier Bocuse collector #7.

Impressionné par sa stature imposante, son immense toque, son tour de salle en prenant le temps d’échanger à chaque table, de dédicacer des menus, et de poser pour des photos souvenirs, Christian Carrard a découvert ce jour-là, un grand homme, simple, accessible, authentique. Dès lors, il lut tout ce qu’il trouva sur le cuisinier du siècle. Son admiration n’avait plus de limite et il commença à collectionner des objets à son effigie, à écrire des livres sur le chef charismatique, sur ses plats et son équipage avec photos à l’appui (25 ouvrages au total).

Trois étoiles au guide Michelin depuis 1965 : « J’ai décidé alors de mener un combat, Bocuse méritait une quatrième étoile ! ». Obsessionnel combat ! Il en a écrit des courriers au guide rouge, des publications quotidiennes sur Facebook, des interviews dans des gazettes locales. En vain. Tout s’arrêta quand il reçut la lettre fatidique en 2012 : « Cette notation n’existe pas chez Michelin, Monsieur ! » Le décès du chef mythique, le 20 janvier 2018, le submergea d’une tristesse immense. « Il me manque aujourd’hui. »

Puis l’injuste perte de la 3ème étoile du temple de la gastronomie française en 2020 fut un cataclysme « comme si la tour Eiffel s’effondrait. » La collection de Christian Carrard est composée de tabliers, de vestes, de menus et livres dédicacés, d’assiettes et d’objets. « C’est ma fierté d’avoir connu l’homme et le chef exceptionnel, et d’avoir été l’ambassadeur officieux en toute humilité et modestie de Paul Bocuse. »

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