Vincent Le Roux (Paul Bocuse), Silvio Iacovino, Eric Obeuf, ancien directeur général Sofitel Lyon Bellecour et Jacques Bourguignon, successeur de Silvio à la DG du Sofitel Lyon Bellecour – Photos © Fabrice Schiff
Soirée transmission au Sofitel Bellecour. Quatre ans après avoir succédé à Eric Obeuf, Silvio Iacovino a pris le large pour diriger le Sofitel Vieux Port Marseille, l’un des plus beaux Sofitel de France. Le Tout Lyon a fait la connaissance du nouveau maître des lieux Jacques Bourguignon qui nous arrive de Quiberon et à qui nous souhaitons la bienvenue entre Rhône et Saône.
Le discours de Silvio
« Avant tout, pour ce court discours d’au revoir – et non d’adieu -, je reprendrai une réplique de l’un des classiques du cinéma français… Bienvenue chez les Ch’tis ! Dans une citation devenue culte, le grand « philosophe » Kad Merad a dit : « On pleure deux fois dans cette ville : quand on arrive et quand on repart. Et bien ce soir, je peux vous le dire, les yeux dans les yeux…. Je suis Kad Merad !… Enfin, son clone aubergiste… ».
Oui, je l’avoue, lorsqu’on m’a annoncé ma nomination au Sofitel Lyon-Bellecour, j’ai pleuré en pensant au tunnel de Fourvière, la seule image que j’avais de la ville de Lyon lors de mes trajets estivaux entre le Luxembourg et la Provence.
Je me réveillais la nuit, en sueur, au milieu des fumées de voiture et de raffinerie dans une ville froide, austère, bourgeoise, repliée sur elle-même. Ma première surprise a donc été de découvrir, en sortant du tunnel, une cité d’une beauté inattendue.
Une belle de jour, mais aussi une belle de nuit dont les reflets sur le Rhône m’ont ébloui lors de ma première soirée officielle. C’était la soirée d’adieu d’Eric Obeuf, le 30 juin 2010, et je m’en souviens comme si c’était hier.
Ce soir-là, cher Eric, le tout-Lyon était présent pour rendre hommage à ton travail, à ton implication dans la vie locale, à ce souci permanent de promouvoir notre bel établissement. Et ce soir-là… j’ai compris l’ampleur de la tâche qui m’attendait. Je me suis dit: « l’aubergiste que je suis sera-t-il capable de poursuivre l’œuvre engagée par ce grand professionnel ? ».
Ma deuxième surprise a été de constater combien le directeur du Sofitel occupe un poste à part à Lyon, bien au-delà des autres fonctions similaires que j’avais pu occuper ailleurs.
Dès mon arrivée, les sollicitations ont afflué pour déjeuner, dîner ou juste faire ma connaissance. A tel point que je me suis demandé si c’était bien une mission d’hôtelier qui m’était confiée.
Dans ce tourbillon de sollicitations, j’ai su garder la tête froide. Mon caractère, mes origines transalpines, mon sens de l’accueil et votre sens de l’hospitalité ont fait le reste.
Voilà comment, en quatre ans, l’Italien que je suis est devenu plus lyonnais que lyonnais, grâce à vous tous qui me faites l’honneur d’être à mes côtés ce soir.
Alors, bien sûr, je pourrais citer untel ou untel, tous ceux qui m’ont ouvert leurs portes, remercier tous ceux qui ont facilité mon intégration ou simplement partagé quelques moments épicuriens.
Mais il m’aurait fallu au moins 3 heures !!
Alors, pour ne pas vous imposer une liste à rallonge et n’oublier personne, je préfère évoquer quelques anecdotes et souvenirs dans lesquels la plupart se retrouveront sans peine.
Je vous le disais, mon arrivée a mis le feu à la ville, au sens propre comme au sens figuré. A peine quelques mois s’étaient écoulés que les pompiers arrivaient, toutes sirènes hurlantes, sous les yeux ébahis de nos fidèles clients en peignoir sur le trottoir.
Très chaude aussi ma première soirée lyonnaise. On m’avait invité à un verre de bienvenue dans un établissement de bonne réputation. Je me suis retrouvé, fort gêné, devant une jeune femme en petite tenue en train de danser sur ma table. Mes dernières illusions sur Lyon, la puritaine, se sont effondrées ce soir-là…
Durant ces quatre années, j’ai eu la chance de croiser beaucoup de personnalités à l’hôtel. Mon arrivée a ainsi coïncidé avec celle de Yoann Gourcuff. II logeait au septième étage. Moi aussi. Tous les matins, on se retrouvait dans l’ascenseur. Heureusement, il ne s’est jamais blessé en appuyant sur le bouton… Cela dit, Yoann a été un client très agréable. Il m’a appris beaucoup de choses, entre autre que la Sardaigne est en Espagne…. Et qu’il valait mieux s’habiller en survêtement qu’en costume trois pièces pour gagner 500 000 euros par mois ! Cher Loïc, j’envisage donc de négocier mon futur salaire à Marseille en training et basket Adidas, le sponsor de l’OM…
Quelques années plus tôt, l’élégant Eric Oboeuf s’était mis sur son 31 pour accueillir Bill Clinton lors du G7. Mon sommet à moi, ça a été la venue du numéro 1 chinois Xi Jinping. Jamais vu autant de tireurs d’élite sur un toit ! Il en sortait de partout ! Mais le président est reparti enchanté. Cela dit, j’attends toujours son invitation pour une visite officielle à Pékin… J’ai fait aussi beaucoup de jaloux en accueillant Monica Bellucci lors du Festival Lumière en 2011. Quelle beauté… Je l’ai surpris en lui souhaitant la bienvenue en Italien. Un souvenir inoubliable… pour elle bien sûr !
Durant ces quatre ans, il y a eu de belles retrouvailles, comme celle de Laurent Gerra. Je l’avais reçu lors de l’ouverture du Sofitel au Luxembourg. Il m’a fait la surprise de venir à l’improviste lors de la Chandeleur en février 2011. Il a terminé la soirée en imitant François Hollande au bar du Melhor. J’en rigole encore.
Et puis, il y a eu tous ces moments d’émotions. Ma première année à Lyon fêtée dans le jardin intérieur de l’hôtel… Une soirée mémorable. L’ambiance était tellement conviviale que j’ai même poussé la chansonnette sur un air d’Umberto Tozzi. Scusa, Umberto !!
De l’émotion, il y en a eu aussi lors du départ à la retraite de notre chef, Alain Desvilles. Grâce à vous cher Alain, le groupe Accor a décroché pour la première fois une étoile à Lyon. Merci Alain…
Depuis, Christian Lherm a su prendre le relais avec talent. Christian fait partie de ces Toques Blanches Lyonnaises qui m’ont initié à la cuisine locale. J’ai ainsi découvert quelques spécialités comme les cuisses de grenouille, la quenelle, la cervelle, les gratons, le saucisson brioché… Ah, les Toques Blanches… A leur table, on sait quand ça commence, jamais quand ça finit !!
Merci à vous tous aussi, mes amis, pour ces moments de bonheur et ces franches rigolades partagées un verre à la main ou un cigare aux lèvres.
Merci évidemment à tous mes ambassadeurs – j’appelle à mes côtés les membres du comité de direction dont j’ai pu apprécier quotidiennement le professionnalisme, l’enthousiasme et la fierté qu’ils ont à travailler pour cette prestigieuse maison.
Merci à toi Loïc. Il m’a fait confiance en me nommant à Lyon. Il m’a maintenu sa confiance en m’offrant la direction du Sofitel Vieux Port, à Marseille, magnifique hôtel qu’il dirige depuis 12 ans.
Enfin, merci à ma famille, à qui je demande de me rejoindre, mon épouse, Carine, mes enfants, Chiara, Federica et Stefano pour leur présence à mes côtés. Le métier d’aubergiste exige des sacrifices dont certains sont difficiles à concilier avec une vie de famille équilibrée. J’en suis conscient. Je vous dois beaucoup et je vous aime….
Voilà ce que j’avais à vous dire ce soir. C’est à la fois beaucoup et bien peu par rapport à tout ce que vous m’avez donné pendant quatre ans.
Je ne vous oublierai jamais…
Je souhaite bonne chance à Jacques Bourguignon qui sera dans quelques jours le nouveau maître des lieux. Auparavant, je crois que c’est à toi, cher Loïc, d’’effectuer la transmission de témoin. Merci… et à bientôt, à Lyon ou à Marseille !
La projection diapos, c’est maintenant !
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