Lyon. Dans l’intimité du peintre Gérard Gasquet

24 février, 2023 | LES GENS | 0 commentaires

Texte : Bernard Gouttenoire – Aussi « peintre » que lui n’est pas possible ! Gérard Gasquet est l’image même de l’artiste-peintre contemporain qui réussit à la perfection tout ce qu’il entreprend.

On est admiratif tellement son geste précis est chirurgical depuis le temps qu’il portraiture des individus jamais imaginaires, sauf les personnages de légende qu’il vénère, comme le Padre Pio, le mystique aux stigmates, dame de Galaure Marthe Robin, ou encore Maitre Philippe le guérisseur lyonnais du XIXème, avec sa fille Victoire, si pure (personnalités qu’il n’a jamais connues), et ceux, célèbres, qu’il a voulu prendre pour modèle (le sculpteur Henri Ughetto, le peintre Robert Duran, le poète Roger Kowalski, l’artiste Dominique Dominjon, le peintre Déméter sa muse.

Et plus récemment l’incroyable portrait-hommage au cardinal Philippe Barbarin -déposé le 24 octobre 2020 à la Trinité des Monts à Rome (voir notre reportage) à la demande de Bernard Gouttenoire, (en plein procès trop médiatisé), puis l’emblématique et mythique figure d’Abd El Kader, afin de célébrer son charisme pour l’immortaliser, à la demande du père Christian Delorme, en 2021. Ce qui est certain, c’est qu’il ne se force pas à réaliser le portrait de ceux qu’il ne sent pas. En cela, Gérard Gasquet, pur esprit, est un homme libre. Un vrai peintre, comme on en fait plus, alliant tradition et modernité, sans jamais faire référence à aucun autre grand Maître de l’Histoire de l’Art…

Né en 1945 à Lyon, sa vie durant, il a enseigné les techniques du dessin à l’école des Beaux-Arts de Lyon.

On lui reconnaît dans ses élèves une multitude de peintres de la jeune génération. Parmi eux, les plus prometteurs : Michel de Mattéis, Jean-Pierre Ruel, Frédéric Deprun, Magali Cazot, Joseph Camara, Blanche Berthelier et tant d’autres très talentueux. Lui-même dans la suite de son modeste professeur Michel Dumas (qui est resté un illustre inconnu). Passionné par les êtres, Gérard Gasquet s’est fait le chantre de l’humain, grâce au théâtre, lorsqu’il travaille huit années, pour le metteur en scène Françoise Maimone à Villeurbanne notamment pour la pièce ultime « Lulu », (qui fera date en 1990), dans une gestuelle qui ne laisse pas indifférent tant son expression est crue et « arrachée ».

Sans jamais les copier, il ne renie pas ses influences expressives et l’admiration qu’il porte à l’œuvre de William Blake, Gustav Klimt, Francis Bacon et Lucian Freud… En cela, il n’appartient à aucun groupe constitué, seulement à une famille d’artiste réalistes, et s’il côtoie assidument, à la galerie K de Roger et Colette Kowalski (quai Romain Rolland dans le 5ème, à Lyon), les peintres phares qui ont quelque chose à dire comme Robert Duran, Ariel, Evaristo, Jim Léon, Alain Dettinger, Nicolas Arteau ou encore Sonny Meyer, il n’en est pas moins seul, enfermé dans une tour d’ivoire, un style unique reconnaissable et inimitable, entre tous. Il réalise en 1982, une fresque murale monumentale surprenante, pour le Sytral à la station de métro-Charpennes Lyon 6ème. Une cigogne qui lâche dans le vide une fourchette parmi les gravats et les éboulis…  

Gérard Gasquet a rencontré aux Beaux-Arts Danielle, qu’il épousera et qui prendra pour pseudonyme son nom de peintre, la déesse Déméter.

Elle a exposé dernièrement à Lyon dans une galerie de la rue Burdeau où Mari Katagiri l’a accueillie avec un texte de préface très juste et littéraire de l’écrivain Gérard Duchêne). Ensemble (Gasquet et Déméter) donneront vie à une fille unique, dessinatrice très talentueuse Justine Gasquet qui a exposé récemment ses œuvres à Lyon à la galerie l’Œil Ecoute (la galerie de Daniel Piperno, autrefois créée par Janine Bressy). Installée à Paris, Justine Gasquet excelle aussi dans l’art du cinéma. La Ville de Lyon (d’avant les Verts) a acquis des œuvres de Gérard Gasquet, au fameux Salon du Sud-Est présidé par Régis Bernard, puis par Jacques Convert avant l’actuel Jean-Louis Mandon, grâce à Patrice Beghain en charge des achats.

Le Département du Rhône a acquis une « femme légèrement vêtue »par la commission d’achat présidée par Michel Mercier, Yves Bruyas, Muguette Dini, Frédéric Guiliani, Lucien Durand et Jean-Paul Delorme (ce dernier conseiller général de Sainte-Foy-lès-Lyon) a finalement accroché dans son bureau, (l’anecdote est savoureuse) le tableau considéré par tous ses collègues, comme un achat «osé », à côté de la photo officielle du Général de Gaulle. L’homme de Londres, bien entendu, ne s’est jamais plaint de cette proximité très improbable et inattendue, il faut préciser qu’il y avait un buste de Marianne -version Brigitte Bardot- entre eux, placée par un malin chargé de mission très compétent, qui orchestrait le sort de l’énorme collection de 250 tableaux du Département du Rhône, entre les années 1990-2011.

Gérard Gasquet ainsi apparait comme un « trublion » parmi les autres de la collection, Jean Fusaro, Jacques Truphémus, André Cottavoz, Philibert-Charrin, Jean Couty, Régis Bernard, Robert Duran, Georges Darodes, Joannès Veimberg, Paul Clair, Evaristo, René Munch, Cristina Tavarès, Simone Gambus, Isabelle Jarousse, Marie-Thérèse Bourrat, et tant d’autres… Il est vrai qu’avec le travail expressif de Gérard Gasquet à Lyon, on est loin de l’emprise si personnelle que Pierre Bonnard a insufflé sur toute l’école lyonnaise contemporaine, ceci depuis les années 1925 (l’avènement du groupe Ziniars initié par le critique d’art Marius Mermillon et les peintres Jacques Laplace, Emile Didier, Louis Bouquet, Pierre Combet-Descombes) et jusqu’aux années actuelles, la fin du groupe les Sanzistes, marquée par le décès de ses ténors Philbert-Charrin (en 2007), Cottavoz (en 2012) et Truphémus (en 2017).

Gérard Gasquet fidèle à lui-même, s’est carrément démarqué de l’ambiance du climat local des « gris colorés » initiés par le « nabi japonard ». Mais comme René Chancrin qui n’a fait aucun disciple qui épousera son geste, Gasquet n’aura pas dicté non plus, sa belle façon époustouflante de travailler à aucun de ses très nombreux élèves. C’est là toute sa force démesurée… Mais qu’est ce qui fait la texture et l’ampleur, quasi surnaturelle, du geste dans l’œuvre de Gérard Gasquet ? Par « Eve sortant du bain » quel que soit son créateur, a-t-il été fasciné par les atouts de la femme ? Pas seulement pour ses formes rondes et raffinées, mais surtout par son pouvoir évident d’attirance unique (car née d’abord, pétrie, puis comme Marie, « bénie entre toutes les femmes »). Ne l’oublions pas c’est aussi (Marie) -encore la vierge- « qui donne vie ». C’est une histoire vieille comme le monde, une histoire qui commence au temps ou Eve, notre mère à tous au temps de la Génèse, celle qui « tentatrice », aurait fait basculer le monde dans les abysses infernaux…

C’est bien au-delà de la séduction, au-delà des références édulcorées, loin de l’attrait sexuel qui est rattaché à l’humain.

Il y a une raison mystique et obsessionnelle qui régit cette œuvre qui est au-delà de l’aspect purement provocateur (pour certains), un geste qui est ivre d’une poésie pleine et pointue de réalisme. Dès lors, on ne peut plus entrevoir la première faute originelle avec les mêmes yeux. La qualité du peintre est nettement à l’échelon suprême, car il efface toute dérive superflue d’un propos bassement commun… Gérard Gasquet tend à réhausser le débat pictural qui se délite, petit à petit, se dégrade et se désacralise lamentablement, depuis l’apparition accidentelle de l’impressionnisme, en 1874… Il y parvient -le diable d’homme- quand il déifie la femme -en sa beauté charnelle supérieure- comme le fruit extrême et absolu de toute idée de création…

Par : <a href="https://dev.lyonpeople.com/author/cof4" target="_self">cof4</a>

Par : cof4

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